10.4.13

COUPURE EDF AU PAYS DES LUMIERES

Accès de colère débridée au milieu des ratonnades d'homos & la France commence à suffoquer dans sa propre bile.


Ça commence à sentir les relents de guerre civile dans le pays, des extrémistes religieux prennent les battes, le régime est un poil emmerdé par l'affaire et se demande s'il ne va pas finir par vaciller, les cerveaux de l'opération ont même baptisé le truc « printemps français » en référence au printemps arabe de 2011. On va investir la rue et pas pour cueillir des pâquerettes, l'heure est trop grave pour aller buller à la Flower Power, les puissants nous mettent le nez dans la fécale, la bande à Natixis fait des brasses dans notre pognon, les dirigeants politiques ferment plus ou moins les yeux... Nos ancêtres ont pris la Bastille, on ne va pas reculer devant une paire de banques ou de ministères, merde...

Sauf que dans un pays de trouillards, les canailles ont le fist à l'aise et nous l'enfoncent à loisir, les doigts de pied en éventail avec ça. Dans un pays de faux-derches, personne ne fait jamais face à quiconque peut dégainer quelque chose à tout moment. Les vrais bandits pourront bien voir défiler tous les printemps qu'on leur foutra sous le nez, c'est l'été pour encore un bon bout de temps en ce qui les concerne. Plus de deux cents ans après, notre conception de la Révolution a pris du plomb dans la testo, et notre Grand Soir, accrochez-vous, se résumera à empêcher deux lesbiennes d'entrer en blanc dans une mairie.

De bons français dûment biberonnés à l'Adolf se sont donc mis en tête de ratonner la pédale jusqu'à la dernière pour sauver le pays du cataclysme. Des Ku Klux à visage découvert qui préfèrent léguer à leurs enfants un monde de crève-la-dalle pourvu que tout marche au pas de l'enflure de Dieu. Toute la dégueulasserie profonde d'un pays résumée dans un cortège malsain aux allures de reich, un pays qui ne se soulève pas pour défendre son bifteck mais pour empêcher son voisin d'en avoir un dans l'assiette. Que ce soit clair, un français digne de ce nom se laissera volontiers emmancher jusqu'au diaphragme s'il sait que le voisin, lui, se fait emmancher jusqu'aux amygdales. Une fois qu'on a compris ça, tout ce qui se trame dans le pays devient plus limpide.

Suis-je le seul à trouver tout ça un brin grandiloquent, ces défilés, ces enfants d'hétéros catéchisés à la dure envoyés en première ligne se faire gazer au poivre, ces crânes rasés brandissant des croix, ces lynchages de gays, ces gens qui harcèlent François Hollande partout où il passe ? Suis-je le seul à croire que ça fait peut-être beaucoup pour un simple ajustement administratif ? Suis-je vraiment le seul à m'étonner qu'on n'ait rien d'autre à foutre à quelques mois de se retrouver à passer la nuit sur des cartons ? Bien loin du siècle des Lumières, nous resterons dans l'Histoire comme le siècle de la coupure EDF... Une génération de peureux étriqués enfermés à double tour chez Pernaut et menacés d'extinction s'ils devaient vivre hors du 13 heures. Une horde de paniqués qui ne carburent qu'au temps de cerveau disponible et à ce qu'on veut bien consentir à leur mettre dedans. En cachant bien que pas mal d'entre eux ont déjà giclé devant la scène lesbienne d'un porno...

Certains sont même persuadés qu'un homo est un être psychologiquement tordu de nature, pour en avoir croisé au bureau... Soit. Alors ai-je le droit d'affirmer que les hétéros devraient être parqués en chambres d'HP parce que j'ai croisé un couple de fétichistes dont la femme marchait à quatre pattes avec une fausse queue de clébard enfoncée à même le derche ?

Oui, cette histoire de mariage pour tous est bien le symbole d'un détraquage en règle de la société : nous avons choisi d'ignorer la guerre que le pour-cent de blindés nous a déclaré(e)(putain d'auxiliaire avoir). Sur le champ de bataille, nous avons décidé de nous entretuer pour éviter de se faire dessouder aux armes lourdes déjà pointées vers nous. C'est exactement ce qui est en train de se passer, on se cherche de l'ennemi facile à portée de crachat pour échapper aux corps-à-corps avec les mastards d'en face. A gaspiller de l'énergie pour se regarder de travers, on ne remarque même plus les détrousseurs qui nous font les poches jusqu'à la dernière pièce de 2 centimes. On faisait déjà fausse route, on s'est mis à rouler à contresens à toute berzingue.

Moi, les gens qui flippent à mort devant un truc inoffensif, un truc ni nocif ni contagieux, un truc qui ne va même pas leur filer un quart de rhume, j'appelle ça des tarlouzes.

That's all fucking folks...

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